Interview express : Pierre-Henry Maggiar
Pourriez-vous nous dire quelques mots sur votre formation et vos expériences précédentes?
Rien de bien original: classes prépa après le bac, plantage de l’ENS, Paris IV Sorbonne. CAPES de lettres modernes, et prof dans la foulée. D’abord à Orléans, alors que j’habitais Paris, car j’avais raté les dates butoir pour les mutations: une année dans le train, donc. Puis le 9-3 en collège. Des années pas faciles, mais que j’ai finalement adorées — et pas seulement longtemps après: j’ai vraiment passé de formidables moments.
Puis au lycée français de Varsovie pendant 9 ans.
Ensuite au Lycée français de Marrakech pendant 6 ans, où j’en ai profité pour passer un Master 2 Pro de FLE / FLS / FLSco (en d’autres termes, enseigner le français comme langue à des non francophones), et où j’ai également enseigné trois ans à l’Institut Français.
Comment avez-vous décidé de devenir enseignant(e)?
C’est un peu confus, maintenant, dans ma tête, mais il y a plusieurs choses évidentes. D’abord mon prof de français lorsque j’étais en 2nde, qui m’a donné envie de faire du théâtre, m’a intéressé à la littérature, m’a ouvert l’esprit sur plein de choses. Puis l’idée, totalement erronée en fait, que l’on fait ce que l’on veut une fois que la porte de la classe est fermée. Enfin, deux enseignants de lettres lorsque j’étais en Khâgne - le prof de commentaire et le prof de tronc commun (dissertation, œuvres sur programme, etc.), prof à l’ENS et co-fondateur de la revue Starfix – deux personnes d’un éclectisme et d’une intelligence rares qui m’ont littéralement fasciné.
Pourquoi avoir choisi cette matière / cette spécialisation?
Ce n’était pas gagné. Mon truc au départ, c’était les langues vivantes. J’ai failli faire spécialisation anglais lorsque j’étais en prépa - et puis, je préférais faire des commentaires, où je n’étais pas brillant, à des thèmes et des versions, qui me réussissaient pourtant bien mieux.
Comment êtes-vous arrivé(e) à EFZ?
J'étais en poste à Marrakech, et je regardais les postes vacants. Un poste avait été créé ici, et je l’ai vu. Avec mon épouse, nous en avons discuté: nous étions très heureux au Maroc, mais savions que nous tenterions, un jour, de revenir en Europe. L’occasion s’est offerte et nous en avons profité. Par chance, j’ai obtenu le poste.
Comment vos élèves vous décriraient-ils?
Honnêtement, je n’en ai aucune idée. Probablement comme le gars qui met toujours une marinière et / ou une écharpe. Il y a 20 ans, j’avais des bottes ou des rangers, et un pantalon de treillis ou une vareuse. C’est déjà mieux, non?
Si vous deviez révéler aux élèves et aux familles quelque chose de personnel sur vous, ce serait quoi?
J’ai été ceinture noire 2e dan de karaté.
Je parle couramment polonais.
J’apprends à cuisiner – niveau A1 au CECR.
Je ne sais pas siffler!